Site avec e-commerce

Dans l'atelier

Dans l'atelier, un chemin, une façon d'organiser l'univers en plusieurs galaxies qui se côtoient, s'interrogent, se taquinent et puis, dans un parchemin de feutre noir roulé contre lui-même, s'éveille un petit monde, façonné
par Nadine Vergues, ni docile, ni égaré, égrainé dans un temps hors d'âge.
Silhouettes métamorphiques, visages suspendus surveillants les ailleurs, bonnes bouilles en accroche-coeur. C'est qu'il y a foule !
Comme sortis du caillou, ils ont tissé leur toile de velours entre ses mains, et leur peau de lichen caresse la peur des jours sans soleil.
Incisifs ou débonnaires, inquiétants ou au regard tendre, leur fratrie réconforte et leur altérité invite la singularité de chacun. Oui ces êtres de textile s'impriment dans la ronde des humeurs de leur génitrice qui compose, détourne, envole, pouponne tour à tour ses nymphes dans la ruche.
Ils sont là, tête de côté, penseurs, témoins, rêveurs, à observer la fluctuation de l'air et ses couleurs.
Ils sondent à s'y méprendre l'oeil du spectateur...
La visite dans l'atelier de Nadine est un voyage intérieur.
C'est aussi la découverte d'un peuple harmonique en pleine expansion.
Roxanne WILHELM - 11 novembre 2013

 

Frontière, œuvre monumentale de Nadine Vergues, a une symbolique plurielle

frontiere

De quelle frontière nous parle-t-elle ? Quelle est cette multitude ? Les êtres que l'on y voit tentent-ils de sortir, ou d'entrer ?
Sensible à l'autre, sensible aux autres, aux ailleurs, à l'écoute de l'effet produit à l'intérieur par ce qu'il se passe à l'extérieur, l'artiste aujourd'hui a plus que jamais besoin de s'exprimer.
Et face à l'ampleur de ce qui bouleverse le monde, l'œuvre aussi devient ample.
Signe que l'homme crée, parfois au nom du créateur, des problèmes qui le dépassent. Ainsi l' œuvre est plus grande que celui qui l'observe. La multitude est plus importante que l'individu. Plus importante ? A voir... Elle se compose d'êtres incomplets, informes, qui ne sont pas reconnus dans leur totalité, personnalités noyées dans la masse, une masse agglutinée que l'on voudrait contenir par-delà la frontière... mais quelle frontière ? Frontière géographique ? Frontière politique ? Frontière religieuse ? Frontière raciale ? Frontière sociale ? Quel sens cela peut-il bien avoir ? Regardez, de l'autre côté de la frontière, qu'y a-t-il ? Des visages qui nous font face, des regards qui nous interrogent, des êtres qui nous interpellent, des yeux qui nous regardent... Pouvons-nous les ignorer, leur tourner le dos, et repartir, oublieux de ce qui vit, de ce qui souffre, de ce qui nous appelle par-delà la frontière ? Impossible ! Il faudrait pour cela mettre une frontière dans notre âme humaine, mais l'âme humaine est Une, indivisible, commune à l'humanité entière. Et la conscience de cela élève cette âme partagée par la multitude, comme la multitude de l'œuvre de Nadine Vergues semble s'élever finalement vers le ciel, échappant par le haut, telle une bulle légère, à la lourdeur du destin.
Laetitia Crahay - 2016